Auteur
Alain Anquetil
Résumé de l'article
Le concept d’action passive – un apparent oxymore – a été forgé dans le champ de la philosophie de l’action afin de mettre en cause une certaine conception de l’action intentionnelle. Cependant, deux difficultés semblent limiter sa portée explicative, même si l’adjectif « passif » est souvent employé pour décrire une action : d’une part, ce concept ne se prête pas à une définition générale ; d’autre part, il est en pratique délicat de distinguer, dans la description de certaines actions humaines, ce qui relève de l’activité et ce qui relève de la passivité. Cet article s’attache à montrer que le concept d’action passive peut être mobilisé pour expliquer un type de situation dans lequel le membre d’une organisation accomplit, dans le cadre de son rôle, une action non éthique qu’il préfèrerait ne pas accomplir dans un contexte non professionnel. Notre analyse nous conduit à distinguer quatre configurations possibles de l’action passive dans lesquelles le concept de passivité est associé à la confiance, l’indifférence, l’impersonnalité ou le conformisme.