Après la publication remarquée début 2015 d’un essai intitulé "De la philosophie essentielle du commandement militaire", vous récidivez aujourd’hui avec le récit vécu de vos deux années passées en Afghanistan. Que nous vaut aujourd’hui un ouvrage de nature différente ?
En premier lieu, il importe de noter que si ces deux ouvrages sont de nature si différente, un essai théorique d’une part et un récit vécu d’autre part, ils sont en revanche tous deux sous-tendus par une même volonté d’aborder la vie, les êtres, les choses, les expériences et les questions que tout ceci nous pose, d’un point de vue essentiellement philosophique. En ce sens d’ailleurs, ce livre est original, puisqu’il n’élude aucune des questions de fond que j’y ai éprouvées, notamment s’agissant de la société afghane actuelle.
L’Afghanistan est un sujet sur lequel il a été beaucoup écrit récemment. Pourquoi donc un nouveau livre à ce sujet, alors même que ce pays semble désormais bien éloigné de nos préoccupations occidentales ?
Au-delà de la rencontre de ce pays fascinant que nombre de nos compatriotes ont également vécue, ce récit comprend comme son titre l’indique, la rencontre d’un homme d’exception, Zamaraï Païkan. Très vite au contact d’un être d’une telle envergure, je me suis dit que l’exemplarité et l’extraordinaire trajectoire de son existence, méritaient d’être relatées. Zamaraï Päïkan est un homme d’une rare profondeur. C’est un Destin.
Votre récit est également celui d’une immersion dans les forces combattantes afghanes.
En effet, ces deux années passées là-bas, « là-haut » [1], sont intervenues alors même que les unités de combat de la coalition quittaient le théâtre. J’ai donc pu accompagner seul, les unités afghanes de l’ANCOP [2], qui reprenaient la ligne. En ce sens, ce fut une expérience unique car solitaire d’un point de vue national, dans un contexte de guerre. Pour autant, mon quotidien fut aussi celui d’un coopérant militaire évoluant en complémentarité d’une coalition résiduelle et immergé dans la communauté nationale et internationale, militaire, policière, diplomatique, culturelle et humanitaire.
En effet, vous abordez également, bien que brièvement, la réalité de l’action internationale, humanitaire et diplomatique, tel que vous l’avez côtoyée sur ce théâtre.
Comme je vous l’ai dit, ma démarche se veut résolument positive, mais soumise à une exigence de vérité. Par conséquent, ce qui vaut pour l’Afghanistan vaut pour la présence internationale qui s’y manifeste, même si ce n’est pas le cœur du sujet. Aucun jugement n’est à porter sur les hommes, à moins qu’il ne soit personnel et s’avère valorisant. En revanche, comme nous le rappelle Agrippa d’Aubigné : « Vous estes compagnons du mesfait, pour vous taire [3]». C’est pourquoi je me suis efforcé de n’écarter aucun sujet de fond dans ce livre, fut-il délicat.
En premier lieu, il importe de noter que si ces deux ouvrages sont de nature si différente, un essai théorique d’une part et un récit vécu d’autre part, ils sont en revanche tous deux sous-tendus par une même volonté d’aborder la vie, les êtres, les choses, les expériences et les questions que tout ceci nous pose, d’un point de vue essentiellement philosophique. En ce sens d’ailleurs, ce livre est original, puisqu’il n’élude aucune des questions de fond que j’y ai éprouvées, notamment s’agissant de la société afghane actuelle.
L’Afghanistan est un sujet sur lequel il a été beaucoup écrit récemment. Pourquoi donc un nouveau livre à ce sujet, alors même que ce pays semble désormais bien éloigné de nos préoccupations occidentales ?
Au-delà de la rencontre de ce pays fascinant que nombre de nos compatriotes ont également vécue, ce récit comprend comme son titre l’indique, la rencontre d’un homme d’exception, Zamaraï Païkan. Très vite au contact d’un être d’une telle envergure, je me suis dit que l’exemplarité et l’extraordinaire trajectoire de son existence, méritaient d’être relatées. Zamaraï Päïkan est un homme d’une rare profondeur. C’est un Destin.
Votre récit est également celui d’une immersion dans les forces combattantes afghanes.
En effet, ces deux années passées là-bas, « là-haut » [1], sont intervenues alors même que les unités de combat de la coalition quittaient le théâtre. J’ai donc pu accompagner seul, les unités afghanes de l’ANCOP [2], qui reprenaient la ligne. En ce sens, ce fut une expérience unique car solitaire d’un point de vue national, dans un contexte de guerre. Pour autant, mon quotidien fut aussi celui d’un coopérant militaire évoluant en complémentarité d’une coalition résiduelle et immergé dans la communauté nationale et internationale, militaire, policière, diplomatique, culturelle et humanitaire.
En effet, vous abordez également, bien que brièvement, la réalité de l’action internationale, humanitaire et diplomatique, tel que vous l’avez côtoyée sur ce théâtre.
Comme je vous l’ai dit, ma démarche se veut résolument positive, mais soumise à une exigence de vérité. Par conséquent, ce qui vaut pour l’Afghanistan vaut pour la présence internationale qui s’y manifeste, même si ce n’est pas le cœur du sujet. Aucun jugement n’est à porter sur les hommes, à moins qu’il ne soit personnel et s’avère valorisant. En revanche, comme nous le rappelle Agrippa d’Aubigné : « Vous estes compagnons du mesfait, pour vous taire [3]». C’est pourquoi je me suis efforcé de n’écarter aucun sujet de fond dans ce livre, fut-il délicat.
[1] Pierre Schoendoerffer, Là-haut, éditions Grasset, 1981;
[2] Police nationale afghane d’ordre public, formations de contre insurrection fondées sur le modèle de la Gendarmerie Mobile française ;
[3] Les tragiques